Mesdames, Messieurs, chers membres,

Au terme de cette année généalogique 2019 qui n’a pas manqué de sel, j’ai le plaisir de vous accueillir pour la 32e assemblée générale de notre association dans ce lieu chargé d’histoire. Quel endroit aurait été plus idéal que l’ancien Hôtel de la Dent-du-Midi pour fêter la sortie de notre Revue vaudoise de généalogie et d’histoire des familles 2018, consacrée aux familles hôtelières et au tourisme dans le canton de Vaud ?

Sandrina Cirafici, licenciée en archéologie et présidente de l’Association Cum Grano Salis, nous fera revivre La fabuleuse histoire de Bex-les-Bains, bains salés bien entendu ! Et celles et ceux qui sont absents aujourd’hui auront tout le loisir de se plonger dans l’article de tête de notre Revue 2018 intitulé : « La santé par les eaux ! », ou l’épopée de Bex-les-Bains à travers ses premiers hôteliers, une enquête réalisée par Sandrina Cirafici et votre président.

L’année 2019 est également celle des 10 ans de l’Association Cum Grano Salis, qui a pour but la valorisation et la conservation du patrimoine historique et culturel lié au Sentier du Sel, un sentier didactique conçu par Sandrina Cirafici.

Et c’est en 2019 également, il y a tout juste quelques semaines, que les curistes peuvent à nouveau se rendre à Bex, aux Plans-sur-Bex pour être exact, pour s’immerger dans des tonneaux de mélèze remplis d’eau de source enrichie par la saumure des Mines de sel toutes proches. Bernard Pulfer, initiateur et propriétaire de ces bains salins, nous en dira quelques mots tout à l’heure. Autant de bonnes raisons pour vous avoir conviés dans la Cité… du Sel !

Je remercie très chaleureusement le Père du Foyer de Charité Dents-du-Midi, l’abbé Jean-René Fracheboud, et sa responsable, Anne-Marie Gavray, qui ont eu l’amabilité de nous recevoir dans ce lieu historique, et je salue Monsieur le député et municipal de la Culture Alberto Cherubini, qui, au nom de la Municipalité de Bex, nous offrira le vin d’honneur à l’issue de cette assemblée.

Je vous propose encore un très rapide survol historique de ces lieux, qui ont quelque peu changé au cours du temps ! Une pension nommée Mont-Chalet existait déjà ici dans les années 1860. Au début du 20e siècle, la pension est remplacée par l’Hôtel de la Dent-du-Midi, dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui. Dès 1929, Jules Klopfenstein en reprend la direction. Très connu et très actif dans le domaine de l’hôtellerie, il publia, en 1928, un Traité du service de table destiné à favoriser l’enseignement et le développement des métiers liés à ce domaine.

En 1930, l’Hôtel de la Dent-du-Midi comportait 50 lits, et l’établissement thermal construit avec les derniers perfectionnements proposait entre autres des cures de bains salins et d'eau-mère. Suite au décès de Jules Klopfenstein, en novembre 1956, un Sandoz reprend l’établissement, mais celui-ci ferme définitivement ses portes avant 1970. « La station de Bex est-elle encore une cité balnéaire ? » s’interroge alors la Feuille d’Avis de Lausanne.

En 1970, le Foyer Dents-du-Midi s’installe dans ces lieux. Il fêtera ses 50 ans l’année prochaine

C’est en novembre dernier, lors de l’assemblée générale qui se déroulait en la salle historique du Jaquemart de la Chapelle Saint-Antoine à La Sarraz, que j’ai repris la présidence du Cercle vaudois de généalogie. Une année riche en événements s’est écoulée depuis.

Lors du stamm du 22 novembre, nous nous sommes penchés sur les caisses de famille et en particulier sur celle des Campiche de Sainte-Croix. Martha Campiche et Antoine Campiche, président de la Caisse de famille Campiche de Sainte-Croix, nous ont présentés l’historique de leur institution. Une institution relativement jeune puisqu’elle a été créée en 1943, soit bien après les anciennes caisses de famille de Sainte-Croix fondées dans le courant du 18e siècle déjà. Fait remarquable, la caisse Campiche n’a jamais été sollicitée pour venir en aide à des Campiche dans le besoin. Elle se consacre donc avec bonheur à la généalogie ! A noter qu’Antoine Campiche est également administrateur de la Société de l'Hôtel des Salines SA, en charge de la gestion des terrains sur lesquels se dressait l’ancien fleuron de l’hôtellerie bellerine.

C’est dans le Jura neuchâtelois que l’année généalogique 2019 a débuté. Invité à présenter une conférence lors de l’Assemblée générale de la Société neuchâteloise de généalogie, votre président est parti de Bex pour rejoindre Couvet. Dans sa besace, un exposé sur Eugène Buffat, personnage haut en couleur qui a exercé différents métiers, dont celui de géomètre, d’horloger, de généalogiste et d’héraldiste. Né à Bex en 1856 et décédé à la Chaux-de-Fonds en 1933, Eugène Buffat était le candidat parfait pour faire le lien entre nos deux sociétés généalogiques.

Reprise des stamms le 21 février 2019, avec un sujet qui, de prime abord, ne concerne pas la généalogie : « Des Suisses au cœur de la traite négrière », présenté par Olivier Pavillon, ancien directeur du Musée historique de Lausanne. Comme l’a démontré l’orateur de manière très enlevée lors de sa conférence, plusieurs familles suisses ont été impliquées dans l’économie esclavagiste. Ce pan de notre histoire intéresse du reste aujourd’hui plusieurs historiens.

Un mois plus tard, Aymon Baud, directeur émérite du Musée cantonal de géologie, est venu nous présenter son ouvrage sur le docteur Fred Blanchod. Tout d’abord médecin à Bière, Fred Blanchod a par la suite ouvert une clinique à Lausanne, avant de s’engager pour différentes missions du CICR en Asie et en Afrique. Intrigué par un ouvrage intitulé Les mœurs étranges de l’Afrique noire, Aymon Baud s’est passionné pour la vie du médecin globe-trotter, qui a effectué pas moins de cinq tours du monde entre 1927 et 1950, et qui a présenté plus de cent émissions radiophoniques intitulées Le Globe sous le bras. Cette soirée fort enrichissante passée en compagnie du conférencier, originaire de Bex, a permis à tout un chacun d’échanger sur de nombreux sujets.

Cap sur le Valais à la fin du mois de mars, pour participer au colloque organisé par l'Université de Lausanne en collaboration avec le Centre régional d'études des populations alpines (CREPA) et les Archives d'Etat du Valais. Un colloque consacré aux usages de la généalogie, au cours duquel de nombreux aspects, parfois moins connus des généalogistes familiaux, ont été abordés. Ainsi, généalogie et noblesse du 16^e au 19^e siècle, généalogie du mouvement rock, ou big data et humanités numériques appliquées à trois corpus généalogiques de populations juives et chrétiennes d'Italie centrale à l'époque moderne, ont tenu l’auditoire en haleine durant la première demi-journée aux Archives d’État à Sion.

Lors de la seconde demi-journée, organisée à l’Espace Saint-Marc du Châble, le Cercle vaudois de généalogie a été particulièrement à l’honneur, avec une communication d’Aline Johner et Lucas Rappo – notre co-rédacteur de la Revue vaudoise de généalogie et d’histoire des familles – sur les usages des bases de données généalogiques à l'exemple du canton de Vaud. Notre nouveau membre, Pierre Gendreau-Hétu, a pour sa part présenté ses recherches sur l’usage conjoint de la généalogie, de la génétique et des bases de données. A partir d’anciennes sépultures de Nouvelle-France, des liens de parenté avec la population contemporaine du Québec ont pu être établis.

Restons en Valais pour l’Assemblée générale de l’Association valaisanne d’Etudes généalogiques, association qui avait choisi le village de Dorénaz pour fêter ses 30 ans. A cette occasion, Claude Rouiller, ancien Président du tribunal fédéral, a présenté le fruit de ses recherches sur Dorénaz, sa commune d’origine.

Direction Fribourg quelques jours plus tard, pour participer à l’Assemblée générale de l’Institut fribourgeois d’héraldique et de généalogie qui se déroulait aux Archives d’État. Soirée fort intéressante, avec une présentation variée des différents outils informatiques développés et proposés par l’Institut.

Le lendemain, place au crime, avec une présentation d’Olivier Robert, archiviste de l’Université de Lausanne, consacrée à la vie d’Archibald Reiss, fondateur de l'Institut de police scientifique de l'Université de Lausanne. Au travers de nombreuses illustrations très prenantes, Olivier Robert a réussi à mettre en évidence la beauté des photos d’Archibald Reiss, en dépit de leur aspect sordide.

Le Cercle vaudois de généalogie ne pouvait pas manquer la Fête des Vignerons 2019 ! Qui parmi vous n’a pas un vigneron ou un tâcheron dans son arbre – je devrais dire son cep – généalogique ? La sortie estivale a donc débuté par un repas à l’Alimentarium de Vevey, situé sur les quais, non loin des arènes. Après un repas très animé, les participants se sont dirigés vers le Musée historique de Vevey, pour y découvrir l’exposition intitulée La Fête des Vignerons photographiée, sous l’experte conduite de sa directrice, Françoise Lambert.

Reprise des stamms le jeudi 27 septembre 2019, avec une soirée consacrée aux recherches de votre président sur Eugène Buffat, l’horloger et le généalogiste évoqué précédemment. Auteur d’une riche chronique familiale manuscrite, Eugène Buffat a fait l’objet d’un article dans la Revue vaudoise de généalogie et d’histoire des familles consacrée aux horlogers. Ce volume est aujourd’hui épuisé.

Après les crimes, place à la justice ! Le 12 octobre dernier, les membres du Cercle se sont rendus en nombre au Musée du Vieux Moudon pour y suivre une conférence fort intéressante d’Elisabeth Salvi, historienne de l’Université de Lausanne, sur les Désordres et violences devant la justice à Moudon au XVIIIe siècle.

Après un apéritif organisé dans les locaux mêmes du Musée et un sympathique repas pris dans un restaurant chinois de la ville, les participants ont à nouveau gravi la côte pour visiter l’exposition, sous la conduite d’un guide de l’Office du tourisme.

Le jeudi 17 octobre, le Cercle accueillait Werner Adams, président de la Société zurichoise de généalogie et d’héraldique durant plus de 25 ans. Actuellement retraité, Werner Adams parcourt les archives à la recherche de dossiers qui lui servent de base historique pour ses romans. Lors de ce stamm, il nous a expliqués, en français et de manière très vivante et humoristique, comment la généalogie pouvait être une source d’inspiration pour un romancier.

Le 23 octobre dernier, le Cercle vaudois de généalogie recevait les représentants de la presse au Foyer Dents-du-Midi. Le renouveau des bains salins dans les hauts de Bex et la parution de la dernière Revue vaudoise de généalogie et d’histoire des familles dédiée aux familles hôtelières et au tourisme dans le canton de Vaud, avec son article de tête consacré à « La santé par les eaux ! », ou l’épopée de Bex-les-Bains à travers ses premiers hôteliers », ont retenu l’attention des journalistes. Votre président, Lucas Rappo, co-rédacteur de la Revue, Sandrina Cirafici, présidente de l’Association Cum Grano Salis et Bernard Pulfer, directeur de Riversong Bains et Bien-être, ont ainsi pu retracer la longue histoire de Bex-les-Bains. Les échos ont été très positifs. Radio Chablais a diffusé plusieurs interviews et 24Heures a publié un très bel article dans son édition du 24 octobre. L’hebdomadaire Le Régional et le mensuel Le Point Chablais publieront également un article prochainement. La couverture médiatique fut donc excellente.

Je terminerai mon rapport présidentiel en anticipant un peu sur l’exercice à venir.

Je ne veux en effet pas manquer de vous annoncer notre prochain et dernier stamm de l’année. Il aura pour thème « Jeunesse et cartographie aux XVIIIe et XIX^e siècles » et sera présenté par Bernard Huber, docteur ès sciences économiques et sociales, passionné par les livres anciens et particulièrement ceux qui étaient destinés à la jeunesse. Rendez-vous donc jeudi 14 novembre prochain à 20h au Milan, pour un tour du monde imagé.

Je tiens encore à remercier tous mes collègues du comité, sans lesquels il n’aurait pas été possible de vous proposer un programme annuel riche et varié. Pour l’organisation des stamms et des excursions, pour la rédaction de la Revue vaudoise de généalogie et d'histoire des familles, pour la publication des Nouvelles du Cercle et la mise à jour du site internet www.ancetres.ch, pour le traitement des différents courriers postaux ou électroniques et pour la gestion rigoureuse de la trésorerie, chacun a mis son temps et ses compétences à disposition.

Pierre-Yves Pièce, président