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Recueils de généalogies vaudoises

La Société vaudoise de généalogie, fondée le 28 février 1910, a publié une série de Recueil de généalogies vaudoises. Plusieurs de ces fascicules sont encore disponibles auprès du Cercle vaudois de généalogie.

On trouvera de plus amples détails sur les documents de l'ancienne Société vaudoise de généalogie dans le P Société Vaudoise de Généalogie, déposé aux Archives cantonales vaudoises.

TOME I

 

 

Premier fascicule (1912)

  • De Blonay
  • Aubert, du Chenit
  • Bègue ou Bégoz
  • Bermont, d'Assens
  • Doges
  • Forel
  • Monnard
  • Rod
  • De Seigneux
 

Second fascicule (1914)

  • De Bons
  • Polier
  • Thélin
  • de Treytorrens
  • Vuilleumier
 

Troisième fascicule (1917)

  • Burnand
  • Cérésole
  • Chavannes
  • Crinsoz et Crinsoz de Cottens
  • Dutoit
  • Tavel, branche des avoyers de Payerne

 

Quatrième fascicule (1920)

  • Charrière, de Charrière et de Charrière de Sévery
  • Marcuard (1ere partie : période payernoise 1543-1803)
  • Chuard (1ere partie)
 

Cinquième fascicule (1922)

  • Marcuard (2e partie : période bernoise 1745-1818)
  • Fatio, branche de Vevey et rameau de Genève
  • Bridel
  • errata et addenda
 

TOME II

 

 

Premier fascicule (1926)

  • Mestral
  • Bugnion

 

Second fascicule (1927)

  • Gingins
 

Troisième fascicule (1932)

  • Roguin et de Roguin
  • De Portes
  • Paschoud, rameau des seigneurs de Daillens
  • De Quervain
  • De Molin
  • Exchaquet, de Pompaples et Aubonne
  • Olivier, de La Sarraz et Eysins
 

Quatrième fascicule (1935)

  • Viret, d'Orbe
  • Vinet, de Crassier
  • Index des noms cités dans les quatre fascicules du Tome II
 

TOME III

 

 

Premier fascicule (1939)

  • de Pesmes
  • Quisard
  • de Mandrot, de Morges
  • Amiel, de Coinsins
 

Deuxième fascicule (1940)

  • Curchod, de Dommartin
  • Decollogny, d'Apples et Réverolle
  • de Saussure, de Lausanne et Genève
 

Troisième fascicule (1946)

  • Bauty, d'Aigle
  • Constant, Constant de Rebecque
  • De Joffrey
  • Masset, d'Yverdon
 

Quatrième fascicule (1950)

  • Du Plessy-Gouret
  • De Tavel, de Vevey
  • Index des noms cités dans les quatre fascicules du Tome III
 

Avant-popos de 1912

Nos voisins de Genève, de Neuchâtel, de Fribourg, de Berne, etc., nous ont précédés en établissant, il y a longtemps déjà, les recueils de généalogies de leur ville et de leur canton. Nous avons décidé de faire un travail semblable pour le canton de Vaud, constatant qu’il est utile:

Au point de vue historique. Qu’un nom apparaisse dans l’histoire passée ou actuelle du pays, il sera immédiatement logé à sa place, son état-civil sera établi si la généalogie de sa famille est à notre disposition.

Au point de vue biographique. Le tableau généalogique nous apprend les ascendants de l’homme qui nous intéresse, les alliances de ses parents, les faits d’hérédité ou d’atavisme qui le concernent, la position de sa famille dans le pays.

Au point de vue familial. L’étude de la généalogie de la famille apprend aux enfants de quelle souche il sont descendus, quelles ont été les qualités et les vertus de leurs ancêtres; ils sauront y chercher les devoirs qu’ils ont à remplir envers la société pour se montrer dignes d’un tel héritage.

Au point de vue de l’état-civil. Ce sera une immense simplification de toutes les recherches pour les hommes d’affaires, pour les hommes de loi, pour les simples citoyens.

A d’autres point de vue encore, comme ceux de la statistique et de l’économie politique. On pourra par exemple puiser dans notre recueil des renseignements sur la mortalité infantile à certaines époques, sur les épidémies qui s’y sont déclarées et sur les conditions générales de vie en nos contrées dans les siècles antérieurs.

L’utilité d’un recueil des généalogies nationales est donc grande; elle est incontestable. Nous sommes justifiés de tenter cette entreprise, d’en créer un pour notre pays de Vaud.

Quelles seront les limites de notre oeuvre ? L’idéal serait de pouvoir publier les généalogies de toutes les familles vaudoises du passé et du présent. Un tel plan, trop vaste, serait irréalisable. Nous nous bornerons pour le moment - et ce sera le travail d’un siècle - à donner, à mesure qu’elles se présentent à nous, les généalogies des familles dont un ou plusieurs membres sont arrivés à la notoriété, ou à la notabilité, dans la commune ou dans l’Etat, que ce soit une famille de dynastes ou une simple famille bourgeoise, citadine ou rurale, nous voudrions pouvoir répondre à la question qui serait posée: Quelle est la généalogie de tel homme d’Etat, politique, administrateur, économiste, homme de lettres, homme de sciences, homme de loi, homme d’affaires, homme d’église, industriel, militaire, etc. Le choix doit rester en dehors, cela va sans dire de tout parti pris et de toute coterie politique, religieuse, confessionnelle ou sociale.

Quel plan suivrons-nous dans notre publication ? Nous avons dû décider entre deux voies absolument opposées: ou bien établir nous-mêmes ces généalogies, ou bien les accepter toutes faites des familles ou des auteurs qui nous les offriront.

La première voie est impraticable dans un pays comme le nôtre où les archives sont disséminées dans les cent communes principales du canton de Vaud. Cinquante ans d’un travail acharné ne nous auraient pas amenés à l’établissement complet de millions de fiches que nous aurions dû accumuler.

Cela étant, nous adopterons la seconde voie. Nous recevrons les généalogies et les tableaux généalogiques qui nous seront présentés par les intéressés; noue les laisserons à leur responsabilité, et nous nous bornerons à écarter les erreurs grossières et manifestes.

Nous laisserons en particulier à leur responsabilité les fantaisies assez innocentes à l’heure actuelle, que quelques individus ou quelques généalogistes se sont permises de tous temps, en altérant l’orthographe de certains noms, commençant entr’autres par la lettre D, avec majuscule ou minuscule, avec la particule disjointe ou conjointe, pour leur donner une apparence de noblesse, nous dirions plutôt de «nobilité»; ou encore en accompagnant le nom des épithètes de noble, nob., n., seigneur, etc., sans une justification suffisante. Nous engageons nos collaborateurs à la prudence, et nous les couvririons pas du ridicule qui accueillerait certaines tentatives trop hasardées.

Nous laissons aussi à la sagesse de nos collaborateurs de déterminer l’étendue et les dimensions qu’ils donneront à leur généalogie. Quelques-uns ont montré un excès de modestie que nos lecteurs regretteront comme nous.

Nous avons dû prendre une décision sur une question de principe. N’accepterons-nous que les généalogies inédites, ou publierons-nous nouveau celles qui sont déjà imprimées ? Ces dernières, qui concernent ordinairement de grandes familles historiques, sont nombreuses; dispersées dans les recueils divers, elles ne sont pas d’un abord facile. Nous estimons augmenter grandement la valeur de notre collection en y faisant entrer, outre les généalogies nouvelles, une réimpression des généalogies déjà publiées qui seront ainsi réunies dans une série de volumes formant l’ornement des bibliothèques particulières des membres de notre Société et de nos souscripteurs.

Quant à la question de forme, après une étude attentive et prolongée nous avons admis le tape moderne, adopté par les rédacteurs du «Genealogisches Handbuch zur Schweizergeschischte,» qui donne la suite complète des membres d’une génération avant de passer à la génération suivante; cela en opposition au type classique employé par nos voisins de Genève qui suit jusqu’à l’épuisement chaque rameau de l’arbre généalogique, quitte à revenir au tronc lorsque la branche est entièrement décrite. Nous croyons avoir combiné un modèle qui sera intelligible à première lecture. Une numérotation facile à comprendre permettra de suivre et de retrouver les diverses générations, les différentes branches, et de rapporter au tableau graphique les noms dont l’histoire aura été données dans le texte.

En tête de chaque notice nous avons donné, pour autant que la chose était possible, un dessin des armes de la famille, accompagné d’une courte description du blason et éventuellement de ses variantes. Notre collègue M. Th. Cornaz, s’est chargé de surveiller cette partie de notre publication.

Sous la rubrique Sources, on a indiqué, en général, les principaux éléments d’information que le rédacteur de la notice a utilisés, renseignement qui a une grande importance.

Les chiffres romains placés dans la marge désignent les générations successives; les lettres majuscules qui accompagnent parfois ce chiffres servent à distinguer les différentes branches d’une même génération. Chaque individu a reçu un numéro d’ordre qui permet de le retrouver immédiatement dans les tableaux, s’il y en a, et en outre de s’orienter aisément dans le texte. Lorsqu’un individu porte plusieurs prénoms, seul le prénom usuel est mis en caractères gras, pour autant du moins que nous le connaissons. Les dates données dans les tableaux sont en général celles de naissance et de décès, celle-ci précédée de la croix mortuaire (✝); pour les époques antérieures aux registre d’état-civil, les dates isolées ou séparées entre elles par de simples virgules sont à l’ordinaire celles d’actes ou de documents où figure le personnage en question. Les dates entre parenthèses, de même dans d’autres tableaux celles qui se trouvent placées au-dessous-du nom du conjoint, indiquent l’année du mariage.

Il ne nous est pas toujours possible, faute de matériaux, de développer chaque branche d’une même génération, dans ce cas nous nous bornons à noter la direction que pourraient avoir prise les rameaux ignorés.

Enfin les individus non classés, c’est à dire, qui ne peuvent, pour le moment du moins. être rattachés avec certitude à un ascendant connu, sont mentionnés à part, en tête ou à la fin de la notice, s’ils ont joué un rôle certifié par un document.

Des tableaux graphiques accompagneront le plus souvent les descriptions généalogiques. D’après le traité conclu avec notre éditeur, ils sont à la charge de la famille intéressée. Nous en recommandons l’établissement dans tous les cas où la généalogie d’une familles est compliquée.

Nous avons constitué des archives de généalogie vaudoise où nous déposons les notes qui ont servi de base à l’établissement des généalogies publiées. Nous y classerons également tous les documents manuscrits ou imprimés qu’on voudra bien nous remettre, ainsi que les adjonctions ou corrections qui nous seraient signalées dans les notices déjà publiées. Cela permettra un jour la publication des suppléments ou d’errata. C’est aussi dans nos archives que nous avons pu déposer, grâce au généreux appui de nos amis, de la Confédération et de l’Etat de Vaud, les précieux recueils généalogiques du pasteur Olivier de Saint-Cierges, et les importants travaux et collections de l’ancien bibliothécaire-archiviste Ch.-Ph. Dumont.

Le labeur de bénédictin de ces généalogistes vaudois a frayé notre voie et, si aujourd’hui nous ne pouvons plus toujours admettre leurs opinions ou l’exactitude de leurs conclusions, nous devons rendre témoignage à leur sérieux; leur bonne foi a pu être surprise parfois, mais il n’y eût de leur part ni motif d’intérêt, ni flatterie.

La période toujours laborieuse des essais et la mise en train étant heureusement surmontée, nous espérons publier chaque année un fascicule du Recueil des généalogies vaudoises.

Ce n’est pas sans mélancolie que, en mettant un point final à ce premier fascicule, nous devons constater les deux pertes douloureuses que notre Comité vient de faire coup sur coup en la personne de MM. B. van Muyden (décédé le 20 avril) et F.-A. Forel (décédé le 8 août) qui avaient mis tous deux leur compétence et leurs grande obligeance au service de notre entreprise. La Société vaudoise de Généalogie leur sera toujours largement redevable.

Lausanne, le 31 août 1912. Le Comité de la Société vaudoise de Généalogie

Le commentaire de Max Prinet en 1913

La Société vaudoise de généalogie s'est proposé de publier «les généalogies des familles dont un ou plusieurs membres sont arrivés à la notoriété ou à la notabilité dans la commune ou dans l'État.» C'est là un vaste programme. Pour le remplir, les organisateurs de l'œuvre ont fait appel la bonne volonté de leurs compatriotes. «Nous recevrons, déclarent-ils dans l'avant-propos placé en tête du premier fascicule, les généalogies et les tableaux généalogiques qui nous seront présentés par les intéressés; nous les laisserons à leur responsabilité et nous nous bornerons à écarter les erreurs grossières et manifestes.»

Comme on pouvait le prévoir, les notices rassemblées de la sorte sont de valeur très inégale. Les auteurs qui les ont rédigées n'avaient tous ni la même préparation historique, ni les mêmes habitudes de travail. Il est à regretter que la Société vaudoise de généalogie, qui a adopté sur certains points la méthode appliquée par la Société suisse d'héraldique à la rédaction du Manuel de généalogie pour servir à l'histoire de la Suisse, n'ait pas imposé à ses collaborateurs toutes les règles que la même Société d'héraldique a très sagement formulées dans la préface de son Manuel.Il sera bon, pour l'avenir, de modifier les procédés que l'on a admis au début de l'entreprise.

Le fascicule qui vient de paraître renferme neuf articles (Blonay, Aubert, Bègue ou Bégoz, Bermont, Doges, Forel, Monnard, Rod, Seigneux) qui, pour une bonne part, concernent des familles roturières. La Société a été heureusement inspirée en accueillant, à côté des généalogies des seigneurs, celles des petits fonctionnaires, des cultivateurs et des artisans. Il est intéressant de suivre le développement de la « cellule famille » dans quelque milieu il se produise.

Max Prinet.

Tiré de : Bibliothèque de l'école des chartes, Année 1913, Volume 74, Numéro 1 p. 398 - 399

Le commentaire de Max Prinet en 1917

Ce fascicule concerne six familles (Burnand, Ceresole, Chavannes, Crinsoz, Dutoit, Tavel) qui toutes subsistent et appartiennent aux classes moyennes. Leurs membres ont été surtout des fonctionnaires locaux, des notaires, des médecins, des commerçants, des pasteurs de l'Église réformée, des professeurs, des officiers de l'armée suisse ou des armées étrangères; il se trouve, parmi eux, quelques propriétaires de fiefs. De ces six familles, quatre étaient fixées, de temps immémorial, dans le Pays de Vaud. Les Ceresole sont d'origine italienne; les Chavannes viennent du Chablais. Plusieurs branches des Burnand et des Chavannes se sont expatriées. Le généalogiste de cette dernière famille remarque que, parmi ses membres, « ceux qui ont fait les plus belles carrières, scientifiquement et financièrement, sont ceux qui sont demeurés dans le canton de Vaud ». L'historien des Burnand observe qu' « il semble que le sol natal ne soit plus favorable à cette famille, tandis que la terre étrangère, ou simplement le séjour à l'étranger, lui redonne une vitalité exubérante ». Je laisse aux sociologues le soin de conclure.

Les auteurs n'ont pas cru devoir parler des enfants morts en bas-âge. C'est à tort, car il ne faut pas négliger aucun des faits qui permettraient de reconnaître ce qu'a été, en divers temps, à divers étages de la société et dans diverses régions, la natalité. La mention de ces enfants présenterait, en outre, quelque intérêt pour l'histoire des noms de baptême.

Max Prinet.

Tiré de : Bibliothèque de l'école des chartes, Année 1917, Volume 78, Numéro 1 p. 363

La Société vaudoise de généalogie

Par Frederic Th. Dubois (1)

Votre secrétaire, M. le Dr Oehler, m'a demandé de vous faire ici un historique de votre sœur aînée, la Société vaudoise de généalogie, dont nous vous montrerons les collections et les publications cet après-midi.

C'est en 1909 que, sur l'initiative de François Forel, fut fondée la Société vaudoise de généalogie. M. Forel etait avant tout un grand naturaliste et sa célèbre monographie sur le Lac Léman restera un modèle, mais il s’intéressait à toutes les branches de la science et plus spécialement à l'histoire et surtout à la préhistoire.

Vous connaissez sans doute les trois volumes du Recueil de généalogies suisses publies par Louis Dufour, archiviste d'Etat de Genève, et Albert Choisy, le distingue généalogiste genevois. Des trois volumes contenaient surtout des généalogies genevoises. Or, l’éditeur Jullien à Genève, désirant publier aussi quelques volumes de généalogies vaudoises, convoqua en septembre 1907 plusieurs personnalités vaudoises s’intéressant à ces questions.

Ce groupement se réunit à plusieurs reprises et, dans une séance du 29 mai 1908, décida de garder sa liberté d'action et de faire une œuvre vaudoise. Cette idée prit corps, un comite se constitua et, en avril 1909, il lança une circulaire annonçant la constitution d'une Société vaudoise de généalogie. Une première assemble générale fut convoquée le 28 janvier 1910 et des Statuts adoptes. Parmi les membres qui s’occupèrent le plus activement de la constitution de ce groupement, il faut citer Berthold van Muyden, président de la Société d'histoire de la Suisse romande.

En cette première année de son activité, la jeune société, pleine de courage, se lança dans une grande entreprise: elle décida d’acquérir les collections de documents et les manuscrits laisses par Charles Philippe Du Mont, savant généalogiste, héraldiste et bibliophile, et ancien conservateur de la Bibliothèque cantonale vaudoise, décédé en 1893. Ces collections se composaient :

  1. d'une série de manuscrits et d’imprimés relatifs à l'histoire de la Suisse, du canton de Vaud, de l’Evêché de Lausanne, de la Ville de Lausanne et de diverses familles du pays;

  2. d'extraits tires d'archives publiques et privées;

  3. de quatre volumes contenant les généalogies de 273 familles notables du canton de Vaud;

  4. d'un armorial général de la Suisse romande, dans lequel Du Mont avait réuni et dessine plus de six mille armoiries avec texte descriptif et indication des sources.

Ces collections étaient cédées par le petit-fils de Du Mont au prix de 15 000 francs, estimation faite par Théophile Dufour, ancien directeur de la Bibliothèque de Genève. L'Etat de Vaud s'engageait à payer la moitie de cette somme et a prendre les parties 1 et 2 qu'il remettait aux Archives cantonales. II restait donc à la jeune société a trouver 7500 francs pour payer les parties 3 et 4. Grâce à une souscription ouverte parmi les membres de la société et à des subsides accordes par la société d'histoire de la Suisse romande, par l'Association du Vieux-Lausanne, et surtout à un fort subside accorde par la Confédération, cette somme fut trouvée. Les collections, achetées par notre société, furent déposées aux Archives cantonales.

Cette belle acquisition fut surtout l’couvre du premier président de la société, Henry de Mandrot, qui se voua corps et âme à cette entreprise. Après avoir vécu un certain nombre d’années en Amérique, il rentra au pays en 1902, où il venait d’hériter de sa tante, Mme Marie de Gingins, le château et le domaine de La Sarraz. Bientôt, il fut pris par le goût des études historiques. II avait de qui tenir. N'était-il pas le petit-neveu du grand historien vaudois Fréderic de Gingins, et le fils de l'historien et héraldiste Alphonse de Mandrot. Jusqu'à sa mort, en 1920, il déploya une très grande activité dans notre société et sut mettre sur pied nos premières publications.

La société avait décidé de publier elle-même un Recueil de généalogies vaudoises, dont le premier fascicule parut en 1912. Ce fascicule contient les tableaux généalogiques de la famille vaudoise de Blonay, puis les généalogies des familles Aubert, de la Vallee de Joux, Begue, d'Aubonne, Bermont, Doges, d'Oron et La Tour-de-Peilz, Forel, de Morges, qui a donne plusieurs savants à notre canton, Monnard, dont est issu notre homme d'Etat Charles Monnard, Rod, la famille de l’écrivain, et de la famille de Seigneux, originaire de Romont, qui a joue un röle important dans l'histoire de Lausanne des le XVIe siècle.

Le deuxième fascicule, de 1914, contient les familles de Bons, originaire de Savoie, mais dont deux branches furent vaudoises, Polier, d'origine française, mais réfugiée à Lausanne à la fin du XVIe siècle, puis fixèe en Allemagne depuis trois générations, Thelin, de Bioley-Orjulaz, qui a donne plusieurs hommes d'Etat au canton de Vaud, Treytorrens, ancienne maison qui donna de nombreux officiers au service étranger, et Vuilleumier, famille de notre historien de l'Eglise nationale vaudoise, Henri Vuilleumier, 1841-1925.

Le troisième fascicule, de 1917, contient les familles Burnand, ancienne famille de Moudon, Ceresole, d'origine italienne, qui a donne un président de la Confédération, Chavannes, de Vevey, qui a fourni de nombreux pasteurs et professeurs au canton de Vaud, Crinsoz et Crinsoz de Cottens, dont un membre assista Davel sur l’échafaud, Dutoit, de Moudon, Tavel, ancienne famille de Payerne.

Le quatrième fascicule, de 1920, contient la famille de Charliere, qui a joue un rôle dans les lettres et dans l’armée, la famille Marcuard, de Grandcour et Payerne, qui se fixa plus tard à Berne, et enfin la famille Chuard, qui a donne un Conseiller d'Etat, puis Conseiller federal.

Le cinquième fascicule, de 1922, contient les families Marcuard, depuis son établissement k Berne, Fatio, originaire de la Valteline, et Bridel, ancienne famille de Moudon, illustrée par le doyen Bridel et le théologien Philippe Bridel.

Le sixième fascicule, avec des tables des matières et des tables des noms, termine le premier volume et comprend 704 pages.

Le premier fascicule du tome II, paru en 1926, contient une vieille famille seigneuriale qui a possede de nombreuses terres à La Côte et a donne des officiers distingues et des diplomates, les de Mestral, puis les Bugnion, ancienne famille lausannoise.

Le deuxième fascicule, de 1927, contient l'ancienne maison féodale de Gingins, qui a joue un rôle important dans notre histoire déjà sous la domination savoyarde, puis sous la domination bernoise et enfin dans l'histoire du jeune canton de Vaud.

Le troisième fascicule, de 1932, contient les de Roguin, d'Yverdon, famille d'officiers au service étranger, les de Portes, seigneurs de Crassier, les Paschoud, dont plusieurs membres se distinguèrent au service des Indes, et les de Quervain, bourgeois de Vevey, mais d'origine bretonne, qui donnèrent plusieurs savants à notre époque, puis les de Molin, seigneurs de Montagny. Enfin les Exchaquet, de Pompaples et Aubonne, originaires de Savoie, et les Olivier, qui donnèrent au canton de Vaud son grand poète et historien, Juste Olivier, 1807-1870.

Le quatrième fascicule, publie en 1935, contient les Viret, la famille du réformateur vaudois, et les Vinet, famille de notre grand penseur, théologien et philosophe Alexandre Vinet, 1797-1847. Ce fascicule se termine par une étude sur les origines de la famille de Goumoens, et les tables de ce deuxième volume, qui compte 327 pages.

Du troisième tome de notre Recueil de généalogies vaudoises, qui est en cours de publication, deux fascicules sont sortis de presse. Le premier, paru en 1939, contient les de Pesmes, famille du grand diplomate, le général de Pesmes de St-Saphorin, les Quisard, d'origine savoyarde, qui ont possède plusieurs seigneuries dans la contree de Nyon, famille à laquelle appartient le juriste Urbain Quisard; puis les de Mandrot, de Morges, famille du colonel Alphonse de Mandrot, auteur de plusieurs armoriaux, et son fils, Henry de Mandrot, 1861-1920, le premier président de notre société vaudoise de généalogie. Ce fascicule se termine par la généalogie des Amiel, famille du penseur Frederic Amiel, 1821-1881.

Le deuxième et dernier fascicule, paru il y a quelques mois seulement, contient la branche de la famille Curchod, de Dommartin, qui a été illustrée par Mme Necker, nee Curchod, mère de Mme de Stael, puis la famille Decollogny, d'Apples et Reverolle, une belle et grande famille du terroir, et enfin les de Saussure, originaires de Lorraine, famille qui a joue un rôle important dans l'histoire de Lausanne.

(1) Communication présentée à l'assemblée générale de la Société suisse d'études généalogiques, le 10 novembre 1940 à Lausanne, dans la campagne de Mon-Repos.